Mon expérience au Béluga Ultra Trail

 C'est lors du week-end du 17 septembre que se tenait la deuxième édition du Béluga Ultra Trail dans la belle région de Tadoussac.  Plusieurs distances étaient offertes aux quelque 800 coureurs inscrits cette année.  Personnellement, je m'étais inscrit sur le 45km qui se voulait la plus longue offerte.  Ce parcours consiste à parcourir le Sentier du Fjord du nord au sud avec un D+ d'environ 2200m.   C'est en voyant les photos de mon ami Éric en 2020 que j'ai tout de suite décidé de m'inscrire.  Un beau sentier technique avec beaucoup de crans de roc et des points de vue sur le Fjord à couper le souffle.

Donc vendredi matin, je quitte Québec seul et tranquillement vers Tadoussac.  Mon idée est de profiter de la route et des beautés de Charlevoix.  Petit arrêt à Baie St-Paul pour dîner sur le bord de l'eau.



Un peu plus loin, arrêt à la distillerie-brasserie Menaud pour voir un peu les installations et faire quelques achats.  Belle place avec un look industriel.  Excellents produits que je vous suggère fortement.




Je suis maintenant en vue de Tadoussac, mais avant, il me faut prendre un traversier pour me rendre de l'autre côté du Fjord.  5 minutes d'attendre à peine plus un 20 minutes de bateau et me voici à destination.  C'est à ce moment que je communique avec mon ami Erick que je connais depuis longue date, mais que je n'ai jamais eu la chance de voir en personne.  C'est ça aujourd'hui les réseaux sociaux.  On se donne rendez-vous sur une terrasse pour souper avec sa conjointe Brigitte, mais auparavant je passe chercher mon dossard, je vais faire mon "check-in" motel et j'en profite pour y laisser ma voiture vu le grand nombre de personnes en "ville".

Souper simple,  mais excellent:  Grilled cheese et IPA.  Parfait pour la veille d'un trail de 45km.  Sinon, la conversation se passe bien et l'on confirme que nous allons essayer de faire tout le trajet ensemble.  On se dit "Au revoir et à demain".  J'en profite pour faire un tour du village et aller voir le fleuve.  Par la suite, je retourne à ma chambre de motel, je regarde un peu la télévision et je m'endors assez tôt.




3h00, mon réveille-matin sonne.  Il est temps de me lever et de finaliser ma préparation.  J'avale un gruau et quelques bleuets avec 2 cafés.  À 4h00, je quitte ma chambre pour me diriger à pied vers le quai où je dois rejoindre Érick pour prendre un autobus qui nous mènera au départ.  Après quelques pas, je croise un coureur de Rimouski (ça sera son nom pour la journée) qui se rend lui aussi aux autobus.  Plus que nous approchons, plus que nous pouvoir voir d'autres coureurs arriver.  J'ai l'impression de voir une horde de zombies qui se dirige vers un point commun.

Une fois rendu au départ, c'est comme d'habitude.  Tout le monde est nerveux et attend que la course commence.  Nous sommes chanceux, avec notre départ à 6h00, nous n'aurons pas à courir avec une lampe et la météo s'annonce belle avec les étoiles dans le ciel.




Les 3 premiers kilomètres se font super bien.  Je suis avec Érick et nous sommes bien motivés.  Une fois le camping de la SEPAQ passé, c'est là que le sentier devient moins large et que la pente commence à s'élever.  Le sentier est magnifique et l'on peut déjà voir que le niveau technique de celui-ci est bien relevé.  Plus que nous montons, nous constatons que la météo se dégrade rapidement.  Au bout de la montée, le sentier nous offre notre premier point de vue sur le Fjord comme récompense.  Tous les coureurs que je croise ont le sourire au visage.  Quelle beauté!




Pendant quelques km, nous avons la chance d'avoir encore quelques vues sur le Fjord qui nous font oublier la légère pluie qui tombe.  Par la suite c'est une belle longue descente qui nous fait entrer dans un peu dans les terres pour finalement arriver au premier ravito.  Tout le monde est souriant et tout se passe bien.  On constate que les autobus du 30km arrivent et je dis à Érick qu'il faut repartir avant leur départ.  C'est aussi à ce ravito que l'on croisse Marc un ami d'Érick.  C'est ensemble que nous repartons sur une section asphaltée composée d'une descente de 1.5km et d'une montée de 1.5km.  Quelques petites raideurs commencent à faire leur apparition et c'est dans la montée que je perds mon partenaire.  Ses sensations sont bonnes et je suis content pour lui.  Je tente de voir la situation comme une motivation pour aller le rechercher.  Malheureusement pour moi, c'est dans la prochaine descente que ma course va prendre une nouvelle tournure avec l'arrivée d'une solide crampe aux adducteurs (intérieur de la cuisse).  Je ne suis qu'au 18e km.  Il me reste encore 27 km à faire.



Je tente de courir chaque petite section que je suis capable et de marcher aussi vite les autres.  Le moral n'est pas trop affecté malgré tout et je profite des paysages et du sentier.  Le soleil est de retour et la chaleur aussi.  Je bois beaucoup et je prends des électrolytes, mais rien n'y fait.  Je suis même obligé faire le plein d'eau dans un ruisseau en utilisant un filtre Salomon.  Au moins, je n'ai pas de problème pour m'alimenter et il en sera ainsi tout le long de la course.


Vers 28km, alors qu'il ne reste que 2 km pour le prochain ravito, je m'arrête pour admirer la vue sous la ligne HQ.  C'est magnifique.  En sortant mon téléphone pour prendre cette photo, je constate que ma copine m'a laissé un message.  Cool des encouragements!  NON!!!  Elle m'annonce que nous avons un dégât d'eau au sous-sol.  Je suis découragé et je n'aime pas l'idée qu'elle soit à la maison seule pour régler le tout.  Heureusement j'apprends qu'un ami de confiance est là pour l'aider.  Malgré tout, je n'ai plus la tête à la course et je peine à marcher la distance jusqu'au ravito.  En arrivant, je croise Marc qui semble encore en forme.  Il me dit qu'Érick a quitté il n'y a pas trop longtemps et que tout va bien pour lui.  De mon côté, je décide prendre une bonne pause et de bien manger en pensant si je continue ma course.  En discutant avec supporteur, il me fait prendre conscience qu'arrêter ma course ne changera rien à la situation à la maison et que dans quelques jours je vais vivre une autre frustration: celle de  ne pas avoir fini ma course.  Il a bien raison et je décide de repartir (après avoir laissé passer les coureurs du 17 km).

La suite est un long trajet où je continue gère ma crampe.  Malgré cette dernière, je réussis quelques fois à dépasser quelques coureurs du 17 km, mais à la longue, je me fais souvent plus dépasser.  Malgré tout, je profite de la beauté du sentier.  Finalement, j'arrive au Mont Adela-Lessart et j'ai une vue sur ma destination finale.  Je m'encourage, mais la descente me ramène à la réalité:  pas question d'ouvrir la machine.  C'est vraiment technique, je suis fatigué et ma crampe est toujours là.


Une fois au bas de la descente, nous sommes sur un sentier large et plat qui nous mène au ravito de la pisciculture.  Le dernier avant la l'arrivée.  Encore 4 km.  Passage le long de la Route 138 en la traversant par un tunnel.  Une première petite boucle juste avant d'arriver au village où je croise Marc qui terminera dans quelques instants.  Il me reste qu'une petite boucle au bout du quai composée par des passerelles de bois et des dalles de roche.  La vue sur le Fleuve est magnifique.  J'ai le cœur à la fête et je discute avec les deux coureurs que je croise.  


 Encore 500m d'asphalte et je vais croiser la ligne d'arrivé sur la plage de la Baie de Tadoussac.  Érick, Brigitte et Marc sont là pour m'accueillir.  Merci Brigitte pour la bière.  Elle était EXCELLENTE.  Quel plaisir de finir une course aussi difficile en aussi bonne compagnie.  La bonne humeur est au rendez-vous et nous rions beaucoup.




Félicitations à l'organisation du Béluga Ultra Trail.  Tout était parfait et vous avez un emplacement magique.  Merci pour la bière de la Microbrasserie de Tadoussac et l'excellente lasagne.  Je demeure longtemps sur place.  Je discute avec mon ami Steeve qui était sur place pour s'occuper de l'équipe médicale.

Retour à ma chambre de motel où je tombe rapidement dans les bras de Morphée.  Le lendemain matin, petit café et croissant pour ensuite aller visiter les fameuses dunes de sable de Tadoussac (mais pas question de descendre).  Retour à Québec avec quelques arrêts pour continuer de profiter des beautés de Charlevoix.

Oui Béluga, j'ai beaucoup souffert sur ton sentier, mais la beauté de celui-ci restera longtemps gravé dans ma mémoire et je reviendrai pour prendre ma revenge.























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