Ultratrail du Bout du Monde


La Trail du Bout du Monde.  Avec un nom comme ça, c’est l’imagination de chaque coureur de trail qui se met à travailler.  Dans mon cas, j’ai succombé et je me suis inscrit à la deuxième édition (2017) pour y réaliser mon premier Ultra.



Fred, Martin et moi le vendredi avant la course


Dernièrement, quelqu’un m’a demandé de lui en dire plus sur le parcours, car lui aussi s’y rendra pour son premier Ultra.  Je me suis alors dit « pourquoi ne pas en faire profiter d’autres personnes? ».  Je vais donc essayer de m’en ternir à quelque chose de simple, mais certaines sections sont déjà un  peu nébuleuses dans ma mémoire. 

  • Le parcours du 53km est majoritairement linéaire.  Il n’y a qu’une section de 5km un peu après le phare où l’on revient sur nos pas avant un petit détour qui nous mène à la ligne d’arrivée.  Qui dit linéaire, veut aussi souvent dire « transport en autobus » jusqu’au départ.    

  • Le départ se donne non loin de la Rivière Morris (Route 197) et nous amène dans le sentier, Les Lacs.  Bien que ce sentier soit assez large (ce qui permet assez facilement les dépassements), pensez à ne pas partir trop vite.  Les premiers 4.3km sont en montée  avec un gain de 324m.  Ensuite, les sentiers demeurent assez larges et se veulent un peu plus roulants.  Même un peu trop à mon souvenir.  Entre le 6 et 7e km, nous avions des pointes sous les 4 :45min/km. 

  • Au 7e km, nous commençons une montée sur les 3 prochains kilomètres.  Section un peu vague à mon souvenir, mais à voir mon pace, on ne parle pas d’une section très technique.  En majorité, l’ensemble de la course ne se veut pas hyper technique.

  • Passé le 10e km, nous entamons une longue descente vers le 1er ravitos au 18e km.  À mon souvenir, elle m’a semblé très longue.  Les 4 premiers kilomètres sont assez doux (-100m D+), mais la 2e partie se veut vrai une torture pour les genoux.  -265m sur 3km.

  • Le 1er ravitos se trouve au beau milieu des bois.  C’est l’un des ravitos les plus importants du 110km, car ils y passeront 3 fois.

  • Par la suite, nous empruntons le sentier « Les Crêtes ».  Le sentier se rétrécit et rapidement l’inclinaison augmente.  Les 3 prochains kilomètres peuvent vraiment casser le moral ou du moins, ce fut mon cas.  Une fois rendu au 21e km, la vue sur Gaspé est magnifique, mais je me souviens très bien que je n’avais pas la tête à l’admirer.
  • La descente suivante se veut assez roulante, mais les nombreuses pierres la rendent aussi assez technique.  À mon souvenir, une fois en bas, nous nous retrouvons dans une zone de camping sauvage.  Il y a même une « bécosse » sur le bord du sentier avant de réattaquer une petite montée (+/-22.3km).

  • Au kilomètre 25, l’on se retrouve une nouvelle fois devant une solide montée qui nous mène au kilomètre 27.  Le genre de montée où tu te reposes la tête sur les poignées de tes bâtons de marche, mais juste en pliant le cou!

  • Magnifique point de vue au kilomètre 28, tout juste avant de se lancer dans une bonne descente qui nous mène sur le bord de la route 132 où se trouve le 2e ravitos (30km).


  • Ce ravitos se trouve dans un gros stationnement.  Au moment de mon passage, il avait un gros soleil et de forts vents qui n’invitaient pas à y demeurer trop longtemps, mais l’appel d’une chaise de camping fut plus fort.  Ce fut un bon moment pour me refaire un peu de force et réévaluer ma stratégie.  Depuis les deux dernières heures, je souffrais de maux de ventre et je n’avais avalé qu’un demi gel.  Je me suis alors donc dit que ça allait passer ou casser.  J’ai donc mangé tout ce que j’ai trouvé (surtout des chips et des petites patates) en plus de boire beaucoup de Gatorade bleu au risque que le tout décide de prendre congé de mon estomac quelques kilomètres plus loin.  De toute façon, mon idée est pas mal faite d’abandonner la course au 37e km alors que je serais à un magnifique ravitos sur le bord de la mer où se trouve mon ami Fred qui a dû mettre fin à sa participation au 110km à cause d’une douleur.
  • Les premiers pas après le ravitos sont horribles!  Ça monte solidement.  Heureusement pour moi, tout semble vouloir demeurer à l’intérieur et je m’encourage en me disant que le calvaire achève bientôt.  Cette section de la course est un peu confuse dans ma mémoire.  Je me souviens que j’ai croisé beaucoup plus de marcheurs et leurs encouragements m’ont aidé à avancer.  C’est aussi la section où certaines personnes se seraient trompé de parcours, ou du moins c’est ce que je crois alors que je me suis fait accusé à tord d’avoir triché au ravitos suivant quand un couple de coureurs sont arrivés après moi, mais qu’ils avaient quitté le ravitos de la route 132 avant moi 😉.  Quel bonheur de voir un visage connu quand tu arrives dans un ravitos et que ton moral est au plus bas.  C’est donc avec son éternel enthousiasme et joie de vivre que Fred m’a accueilli dans ce petit coin de paradis.  Le ravitos du 37e km se trouve sur le bord de la mer, tout proche des quais.  Je n’avais qu’une idée en tête, c’était de mettre fin à tout ça, de demeurer ici et de me trouver quelques bières.  Il m’a offert de remplir mes gourdes (que de l’eau svp) ainsi qu’une canette bien froide de Pepsi.  C’était presque qu’orgasmique.  À force de discuter, ce grand malin est parvenu à me convaincre de repartir.  Que les plus beaux points de vue étaient à venir et que je me devais de le faire pour mes deux garçons dont j’avais apporté la photo.  Rusé le Belge!  J’ai donc changé mes bas question d’éviter les ampoules et je suis reparti. 

  • Fred avait raison.  Cette dernière section en aller-retour mérite vraiment d’être parcourue.  Passage près des anciennes maisons de pêcheur, traversée du vieux cimetière, point de vue magnifique sur le Golf, passage sur la plage de galets où il est possible de voir quelques phoques qui vous espionnent à quelques mètres du rivage.  Ce sentier est magnifique.  Un peu dur sur les chevilles à cause de sa pente en travers, mais la beauté des lieux nous aident à oublier.  Veuillez porter une attention à ne pas courir cette section avec des écouteurs, car l’endroit est visité régulièrement par les ours du parc (oui oui, il y a des ours dans le parc) et les grandes herbes qui bordent le sentier regorgent d’arbres à petits fruits où les ours aiment aller se nourrir.  Personnellement, je n’ai rien vu.

  • Au moment d’atteindre le kilomètre 43,5, le sentier traverse le chemin de gravier et s’engouffre dans le boisé du côté de la pointe et l’on se retrouve encore une fois avec une montée.  Rien de majeur, mais à ce moment, c’est dur sur le moral et les jambes.  De plus, jusqu’au moment d’arriver au phare, cette section se veut la plus technique à cause du nombre de racines présentes.

  • Finalement, c’est avec bonheur que l’on peut attendre des voix et des cris qui nous annoncent le prochain ravitos qui se trouve au pied du phare.  Nous y sommes enfin!  Lors de mon passage au UTBDM, ce ravitos était tenu par des familles et la multitude d’enfants rendait l’atmosphère très dynamique.  Quel plaisir de les voir se donner autant pour nous rendre service.

  • Ensuite, il ne reste qu’à descendre une série de marches qui nous amènent à un point de vue en bois qui se veut être vraiment le Bout du Monde!  Quelques photos et l’on remonte le tout pour repasser par le ravitos des jeunes et revenir sur nos pas.


  • Comme pour l’allée, le retour se passe bien et nous avons encore la chance de croiser plusieurs marcheurs ou d’autres coureurs des différentes distances comme le 25km et le 110km.

  • Finalement, au moment d’entendre l’animation de l’arrivée, on se dit qu’il nous reste que quelques mètres qui se feront sur le chemin de gravier… bien non!  Nous avons le droit à un dernier petit détour de +/-1km qui nous fait passer par les bois.  Après quelques relances, l’on se retrouve finalement en vue de l’arche finale.  C’est avec un mélange de sentiments de bonheur, satisfaction et de tristesse que cette longue s’achève.  C’est à ce moment que l’on se dit : « oui, je l’ai fait!  Je suis maintenant ultramarathonien ».  Par la suite, deux choses nous viennent rapidement en tête… une douche… et surtout une bière!  Merci Martin!

C’est sans hésitations que je vous recommande chaudement de faire la longue route qui vous mènera si loin en Gaspésie et où il vous sera possible d’aller voir le bout du monde.






Un grand merci à Martin pour les photos!

Lien vers ma course STRAVA:  https://www.strava.com/activities/1199706334







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